La firme Eastman Dry Plate Company a été fondée en 1881 par George Eastman à Rochester aux États-Unis. C'est en 1888 qu'il invente le mot “Kodak” comme marque déposée suite à la production des premiers appareils photographiques, accompagnée du slogan « You press the button - we do the rest. » (Vous appuyez sur le bouton, nous nous chargeons du reste). En 1892, la firme devient Eastman Kodak Company. En 1900, le premier des célèbres appareils photographiques Brownie est lancé.

Son prix de vente est de 1 $ et les négatifs qu'il utilise sont vendus à 15 cents par bobine. Pour la première fois, la photographie de loisir devient accessible à tout le monde. Outre la mise au point et la production de surfaces sensibles (plaques sèches et films souples sur gélatine) et de produits chimiques, la firme Kodak a permis la diffusion à grande échelle de la photographie d'amateur par la production d'un nombre impressionnant d'appareils bon marchés, simples d'emploi et donc à la portée de tous : Box, Pocket, Folding à plaques et film, Instamatic et autres boitiers simples. Tous ces appareils ne sont pas produits aux États-Unis, vu la diffusion des usines Kodak dans le monde et notament en Europe. « L'idée m'est petit à petit venue à l'esprit, déclare Eastman, que ce que nous faisions n'était pas simplement fabriquer des plaques sèches, mais nous avions entrepris de faire de la photographie une affaire de tous les jours » ou plus simplement « rendre l'appareil photo aussi pratique que le stylo. »

Le principe de la chambre à soufflet, allié à la pellicule en rouleau mise au point par Kodak en 1887, allait progressivement permettre le développement d'un type d'appareil “pliant” le plus diffusé dans le monde et plus connus sous le nom de “folding”. Au début de leur apparition sur le marché, certains de ces appareils permettaient d'utiliser les plaques ou les films souples au gélatino-bromure d'argent. Leurs caractéristiques les plus communes : un boitier allongé aux extrémités arrondies pour recevoir une bobine de pellicule débitrice d'un côté et réceptrice de l'autre. L'avant de ce boitier s'ouvre et se ferme par un rabattant permettant au souflet et à son optique de se déployer. La firme américaine Kodak a été pionnière dans la mise au point et la diffusion à grande échelle de ce type d'appareil, toujours dans la noble idée de mettre la photographie à portée de tous. Les constructeurs d'autres pays ont emboité le pas et ont également participé au développement de la technicité de ces appareils pour en faire parfois de très beaux outils pour amateurs avertis et professionnels. Les Foldings ont connus leurs heures de gloire de 1890 à 1940, puis ils laisseront progressivement la place aux appareils reflex (TLR) utilisant le film 120 et aux boitiers utilisant le film 35 mm en cartouche non sans directement abandonner le soufflet... Le premier Brownie apparut en février 1908 : c'était un modèle très simple avec un simple ménisque comme objectif, au format 6x6 cm. Il était vendu au prix de 10 $.

L'appareil en détails

Fabriqué entre 1909 et 1915, le Folding Brownie, appareil pliant à soufflet conique en cuir rouge, est un moyen format dont l'objectif se déplie et se verrouille en bout de course. L'appareil fermé a pour dimensions 65 x 120 x 215 mm, pèse 720 grammes, dispose d'une fenêtre inactinique sur le film située au dos de l'appareil et d'un pas de vis de fixation sur deux côtés du boîtier afin de cadrer horizontalement ou verticalement. Réalisé en bois gainé de cuir et en métal, le Kodak Folding Brownie N°3 modèle A est la version 122 du Folding Brownie N°2. La pellicule 122 était disponible en 4, 6 ou 10 poses et les images produites avaient pour dimensions exceptionnelles 3¼ x 5½ pouces (environ 8 x 14 cm), c'est-à-dire les dimensions d'une carte postale. Une fois placée dans l'appareil, la pellicule avance par la rotation d'une molette située sur le dessus du boîtier.

L'objectif en laiton, fabriqué par Bausch & Lomb Optical Company, est un simple ménisque achromatique de focale 6½ pouces (environ 165 mm) fixé sur une platine en bois verni. Il est placé derrière l'obturateur central (F.P.K. Automatic), lui-même muni d'un levier de déclenchement. L'ensemble objectif-obturateur, guidé sur un rail chromé, se positionne en fonction de la distance de mise au point, réglable manuellement à l'aide d'une échelle de distances, dont les valeurs sont comprises entre 6 et 100 pieds (1,8 et 30 mètres), et d'un viseur réversible. Les réglages manuels de l'exposition sont placés sur la platine de l'objectif. Ainsi, un curseur métallique permet de choisir une durée de pose parmi trois positions : T (pose), B (demi-pose) et I (instantané, environ 1/45 s). Les ouvertures du diaphragme à iris sont, quant à elles, graduées en “f-stops” (8, 16, 32, 64 et 128) car elles sont issues du standard uniformisé de l'époque, imposé par la Société Royale Britannique de Photographie en 1881. Après conversion de ces nombres au standard actuel, les ouvertures de diaphragme de l'appareil correspondent respectivement à f/11, f/16, f/22, f/32 et f/45.

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